
Evelyne Landau Leroy : Capturer l’Âme de l’Eau en Forêt de Rambouillet
💧🌊📸 Evelyne Landau Leroy : Capturer l’Âme de l’Eau en Forêt de Rambouillet
▪️ En ce samedi 27 septembre 2025, dans la partie ferme de la Bergerie nationale de Rambouillet, Evelyne Landau Leroy expose pour la première fois au Festiphoto. Cette photographe auteur, installée à Auffargis depuis plus de vingt ans, a développé une approche photographique unique et contemplative : capturer l’essence de l’eau en milieu forestier. Rencontre avec une artiste qui a fait de l’élément liquide son sujet de prédilection.
🔹 Une photographe tombée dans l’eau
▪️ “Je photographie l’eau en forêt”, résume simplement Evelyne Landau Leroy. Depuis 2008, cette photographe auteur s’est spécialisée dans la capture de l’eau mouvante et stagnante. “C’est plutôt les rus, les petits ruisseaux de forêt ou alors les étangs aussi”, précise-t-elle. Son terrain de jeu se situe à deux pas de chez elle, dans la forêt de Rambouillet, à une dizaine de kilomètres seulement de son domicile d’Auffargis.
▪️ Son approche englobe toutes les formes de l’élément aquatique. “Je travaille aussi la glace quand effectivement on a le droit à des journées glaciales, mais c’est de moins en plus rare malheureusement”, confie-t-elle avec une pointe de regret climatique. Au printemps, en été et en automne, elle photographie “l’eau liquide, l’élément eau en tant qu’élément liquide”, explorant inlassablement les reflets, les mouvements et les textures de cette matière en perpétuelle transformation.
🔹 De la ville à la forêt, une reconversion complète
▪️ Le parcours d’Evelyne est marqué par une rupture radicale. “Avant je faisais du noir et blanc, de l’argentique, j’étais en milieu urbain et donc j’ai fait une cassure complète”, raconte-t-elle. Son arrivée dans la région en 2003 coïncide avec une double révolution : le passage au numérique et à la couleur. “C’était les premiers numériques et avec la couleur. Donc ça a été vraiment une rupture totale.”
▪️ Cette transition lui a permis de découvrir son nouveau territoire. “Ça m’a permis de découvrir la forêt, j’ai visité la forêt, je l’ai parcourue et petit à petit je faisais beaucoup les photos de macro, d’insectes, de coccinelles.” C’est en affinant son regard vers le petit détail qu’elle s’est progressivement rapprochée de l’eau. “Avec cet œil qu’on a toujours recherché, le petit détail, je me suis approchée de l’eau et après je suis tombée dans l’eau. Je suis fascinée par l’eau et toujours dans le détail.”
🔹 L’art du détail contre le spectaculaire
▪️ Evelyne revendique une approche intime de la photographie. “Je ne suis pas dans le grandiose, dans le spectaculaire, dans le très grand. C’est le petit détail qui fait que je trouve qu’on trouve ou qu’on peut trouver des jolies choses partout. Il suffit de regarder et de savoir observer et puis de prendre le temps.”
▪️ Cette philosophie se traduit dans ses choix de sujets. L’étang de Hollande, pourtant emblématique de la région, ne figure pas parmi ses lieux privilégiés. “Je le fréquente pas, il est trop grand”, confesse-t-elle sans détour. “Je le trouve pas très accessible au niveau des rives.” Elle préfère l’étang Saint-Hubert, “plus abordable”, qui permet de se rapprocher davantage de l’eau.
🔹 “Le Sillon d’une Ondine” : une série poétique
▪️ Pour le Festiphoto, Evelyne a construit une série à partir de photos existantes. La pièce maîtresse, “La Fée bleue”, date de 2012-2013. “C’est que du reflet. Ce que j’ai vu, c’est un petit personnage qui se forme avec une cape bleue, un capuchon, des ailes de papillon et avec un bâton”, décrit-elle avec enthousiasme.
▪️ Cette image, capturée dans une minuscule cascade, révèle le ciel et des branches d’arbres déformés par les remous. “L’eau, elle est plus du tout… L’image n’est plus du tout… Elle est fragmentée”, explique-t-elle. Autour de cette fée, elle a tissé un récit : “Je me suis dit bon ben elle, elle est en train de préparer sa potion magique et donc je l’appelle sillon d’une ondine.” La série suit ensuite les mouvements de l’eau, des feuilles qui dérivent à la surface, créant une narration poétique et contemplative.
🔹 Une liberté incompatible avec la photo animalière
▪️ Si le Festiphoto s’ouvre désormais à la photo nature depuis quelques éditions, Evelyne ne s’aventure pas sur le terrain animalier. “Quand on fait de la photo animalière, c’est pas la même approche. Faut avoir un objectif à 600, 500, 600 mm, c’est lourd, faut le transporter. Moi je suis plutôt… J’aime bien marcher. Quand je me déplace, je déambule.”
▪️ La contrainte de l’affût ne lui convient pas davantage. “Faut connaître effectivement les habitudes des animaux, faut repérer les lieux de vie, il y a tout un travail. C’est une démarche quand même très particulière et qui me correspond pas du tout”, affirme-t-elle. “J’ai du mal à rester en place. Rester 3h, 4h en affût, non.” Cette liberté de mouvement est essentielle à sa pratique photographique.
🔹 Un territoire d’eau à explorer
▪️ Installée près du ruisseau des Vaux de Cernay qui passe derrière le foyer rural d’Auffargis, Evelyne rayonne dans tout le département. “Je vais jusqu’à Gambais, Gambaiseuil. C’est les Yvelines en fait que je parcours et je suis à la recherche de plan d’eau.” Un territoire approprié puisque, comme elle le rappelle, Yveline signifie “petit cours d’eau. C’est une région très très humide.”
▪️ Parmi ses lieux secrets, elle accepte d’en révéler un : “Du côté de Gambais, entre Gambais et Gambaiseuil, il y a l’étang neuf. Il y a la particularité d’avoir de nombreuses feuilles de nénuphars, il y a des jolis reflets aussi à l’automne. Mais il y a un petit ru qui est pas loin du tout, qui est un peu caché, qui est un peu en contrebas. Et je trouve que là c’est vraiment extraordinaire tout ce qu’on y trouve.” Des lieux particuliers qu’elle continue de découvrir : “Il y en a peut-être d’autres que j’ai pas encore eu l’occasion de découvrir. J’ai encore envie d’en découvrir. De partir à la découverte.”
🔹 Une présence numérique à construire
▪️ Paradoxalement pour une artiste contemporaine, Evelyne n’a actuellement aucune présence en ligne. “J’avais un site internet que je n’ai plus, qui n’était plus du tout adapté en fonction de l’évolution des ordinateurs. Et donc ça fait deux ans que je me dis il faut que je me fasse au moins un blog.”
▪️ Elle a pourtant des contenus à partager : “J’ai fait un petit film une fois pour une exposition qui dure 20 minutes, un petit court-métrage, mais c’est dommage, il est au fond de mon ordinateur. J’ai des articles, il y a des tas de choses, j’écris aussi.” En attendant la création de ce blog, la meilleure façon de découvrir son travail reste de la croiser lors d’expositions ou… en se promenant dans les forêts d’Auffargis et des Yvelines, là où elle poursuit inlassablement sa quête de l’eau et de ses mystères.
Contact : Evelyne Landau Leroy Photographe auteur à Auffargis (78), présente sur Facebook : https://www.facebook.com/evelyne.leroy1
Propos recueillis par Jean-Pierre Morvan, fondateur et animateur du “GSO Parisien News”, le nouveau média Pure-Player indépendant du Grand Sud-Ouest Parisien.
Crédit photo : Jean-Pierre Morvan
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