Ronan Jacq : L’apiculteur photographe qui dévoile les mystères de l’abeille

🐝📷🍯 Ronan Jacq : L’apiculteur photographe qui dévoile les mystères de l’abeille

▪️ À la Bergerie Nationale de Rambouillet, dans le cadre du Festiphoto 2025, nous avons rencontré Ronan Jacq, un personnage aussi passionnant que passionné. Apiculteur à Trappes et photographe, cet amoureux de la nature nous ouvre les portes d’un univers fascinant : celui des abeilles et de leur écosystème fragile.

🔹 Quand la photographie rencontre l’apiculture

▪️ Ronan Jacq n’est pas un exposant comme les autres. Indépendant, il ne participe pas au concours organisé durant le week-end, mais son stand attire naturellement les visiteurs curieux. Ses photographies représentent son rucher installé dans son jardin à Trappes, ainsi que les abeilles qui y vivent. À travers son objectif, il capture les différentes étapes de la vie de l’abeille, ses prédateurs, mais aussi les abeilles sauvages, ces espèces solitaires qui peuplent nos régions.

▪️ Son exposition révèle bien plus qu’une simple collection d’images. C’est un véritable récit visuel qui montre comment vivent les abeilles, comment elles interagissent avec leur environnement, et surtout, comment elles font face aux multiples menaces qui pèsent sur leur survie.

🔹 L’homme, premier prédateur de l’abeille

▪️ Quand on évoque les prédateurs de l’abeille, Ronan ne tourne pas autour du pot : le premier, c’est l’homme. Il explique le mécanisme mortel des semences enrobées de pesticides. La sève des plantes s’imprègne de ces produits chimiques qui remontent jusqu’au nectar. Lorsque l’abeille vient butiner, notamment les tournesols, elle absorbe ce nectar empoisonné et meurt instantanément. Un constat alarmant qui témoigne de l’impact dévastateur de certaines pratiques agricoles.

▪️ Le deuxième prédateur n’est autre que le frelon asiatique, reconnaissable à sa couleur noire avec une bande orange à l’arrière. Ronan observe que l’abeille tente petit à petit de s’habituer à combattre ce redoutable adversaire, mais sans grand succès. Toutefois, une lueur d’espoir apparaît : le frelon européen, tout jaune et ressemblant à une grosse guêpe de trois à quatre centimètres de long, commence à s’habituer au goût du frelon asiatique. Ronan lui-même contribue à ce processus naturel en donnant aux frelons européens les frelons asiatiques qu’il élimine, dans l’espoir qu’ils deviennent un jour le prédateur naturel de cette espèce invasive.

🔹 Abeilles domestiques et sauvages : une cohabitation possible

▪️ Contrairement à une idée reçue, Ronan nuance la concurrence entre abeilles domestiques et abeilles sauvages. Sur les mille sortes d’abeilles sauvages présentes en France, beaucoup sont spécialisées sur certaines fleurs que l’abeille domestique ne visite jamais. Dans le monde, vingt mille sortes d’abeilles se sont spécialisées sur des dizaines de milliers de fleurs différentes.

▪️ L’apiculteur rappelle une perspective temporelle fascinante : l’abeille est apparue avec les fleurs il y a cent millions d’années et depuis, elles vivent en osmose. L’homme, lui, ne se tient debout que depuis 1,1 million d’années. Par rapport à l’abeille, nous venons de naître, souligne-t-il avec philosophie.

🔹 La conscience collective de la ruche

▪️ Lors de ses petites conférences, Ronan aime partager une réflexion troublante sur l’intelligence des abeilles. Une abeille possède un million de neurones. Dans une ruche de cinquante mille abeilles, cela représente cinquante milliards de neurones, soit l’équivalent d’un cerveau humain. Les abeilles communiquent par le son, le mouvement et l’odeur, créant un réseau qui ressemble à des synapses et des neurones communiquant entre eux. Une véritable conscience collective que nous ne parvenons pas encore à décoder entièrement.

🔹 Un miel d’or made in Trappes

▪️ Ronan gère huit ruches qu’il consacre quatre à cinq heures par semaine depuis une dizaine d’années. Loin d’être un travail à plein temps, l’apiculture reste pour lui un loisir passionnant. Son miel d’Île-de-France, qu’il a fait analyser, révèle une composition étonnante : châtaignier, ronce, haricot, marron d’Inde et même lavande. Des composants qu’il n’aurait jamais pu identifier sans analyse approfondie.

▪️ Ce miel d’été liquide a d’ailleurs obtenu la médaille d’or au concours des miels d’Île-de-France l’année dernière. Une reconnaissance méritée pour un produit d’exception. Ronan explique que Trappes, malgré son image urbaine, offre un environnement idéal pour les abeilles : aucun champ, donc pas de pesticides ni de métaux lourds, mais des forêts, une base de loisirs et une réserve ornithologique. Un territoire qui donne un miel extraordinaire.

🔹 Paradoxalement, l’abeille vit mieux en ville qu’à la campagne

▪️ Le constat de Ronan est sans appel : l’abeille vit mieux en zone urbaine qu’à la campagne à cause de l’absence de pesticides. Lui-même avait des ruches à la campagne qui sont mortes toutes les deux au bout d’une saison, victimes des produits chimiques utilisés dans l’agriculture.

🔹 Le Rucher de l’Abeille Mystérieuse

▪️ Ronan ne dispose pas d’une grande quantité de miel, mais ceux qui sont intéressés par un vrai miel parfaitement pur et de très bonne qualité peuvent le contacter. Il propose même de visiter son rucher lors de la visite. Absent des réseaux sociaux et des marchés locaux en raison de sa petite production, il privilégie le contact direct.

▪️ C’est sa première participation au Festiphoto de Rambouillet, une invitation qu’il a reçue après avoir donné une conférence dédiée aux abeilles au foyer rural d’Auffargis. Une rencontre qui lui a ouvert les portes de cet événement. Séduit par l’expérience, il prévoit déjà de revenir dans deux ans pour participer au concours photo.

▪️ Avec Ronan Jacq, la photographie et l’apiculture se marient pour offrir un témoignage précieux sur un insecte qui, bien que vieux de cent millions d’années, reste plus que jamais menacé par les activités humaines.

Le Rucher de l’Abeille Mystérieuse Contact : Ronan Jacq Téléphone : 06 83 83 58 76 Localisation : Trappes (78)

Propos recueillis par Jean-Pierre Morvan, fondateur et animateur du “GSO Parisien News”, le nouveau média Pure-Player indépendant du Grand Sud-Ouest Parisien.

Crédit photo : Jean-Pierre Morvan