
Michel Cavard : Service Militaire – Privilège [Part 5/14]
Période « Service Militaire – Privilège »
A 19 ans, niveau bac comme référence, et en prime, la passion photo qui vous tenaille et vous dévore telle une faim de boulimique. Pensez donc, quelle préoccupation pour mon Cher Père et ma Chère Mère, O combien soucieux de mon avenir. Quand est arrivé le moment fatidique de la décision du Ministère des Armées, très soulagés d’apprendre enfin, dans quel régiment « Le petit dernier de la fratrie allait servir la France ». Le Régiment du Train à Montlhéry, tel fut le verdict pas trop terrible, avouons-le, car c’était le refuge plutôt doré des artistes en vogue (notre Johnny), mais aussi, à l’époque, de ceux qui, comme moi, avait eu un petit « coup de piston ». Il faut dire que mon Père était ingénieur horticole de la Ville de Paris et en particulier du quartier de la sacro-sainte « école militaire », ça peut aider !
Vous avez tout compris, mais à ma décharge, vu mon état asthmatique d’assez haut niveau, je devais être réformé d’office ! Mais quelle honte pour moi de ne pas servir la France, avec le regard accusateur porté sur ma pauvre personne par tous les proches de ma famille. Imaginez le fils d’un ancien commandant – prisonnier de guerre (eh oui), réformé, avec en plus, pour couronner le tout, un frère très discipliné qui lui, à contrario, avait fait toutes ses obligations militaires. Un frangin, droit dans ses bottes, sans jamais broncher, sans se plaindre, bref un exemple dont on peut être fier, sauf moi… (un peu trop faillot, le frangin !).
En bref, 2 mois de classe sans aucune brusquerie, et avec cette fois-ci, « les honneurs des Gradés » pour le jeune étudiant que je suis, et qui refuse ce que beaucoup attendent et ne voit jamais arriver, je veux dire, ce papier salvateur que tout réformé encadre, et placarde aux cimaises de sa chambre très désordonnée (c’est de bon gout, à l’époque), tel un trophée.
Alors, c’est devant un Colonel très à l’écoute et très respectueux de mon choix de faire mes 16 mois de service militaire (je ne citerais son nom par déontologie) qu’en compagnie de mon Père (avec la casquette d’ingénieur horticole), j’ai eu le d’abord le droit à un cours d’horticulture très pointu. Sélections draconiennes quant aux prochaines plantations à envisager pour arborer avec les plus belles essences, l’environnement séculaire de cette prestigieuse école militaire. Quant à moi, j’obtins « le Graal » avec ma nomination au service photo des Armées d’un « cercle plutôt fermé », L’EMSST-Paris (Enseignement Militaire Supérieur Scientifique et Technique). Pour être plus précis, et là, sans jeu de mot, j’y ai fait vraiment « mes classes », certes, mais photographiques, avec (je l’ai su qu’après), un véritable phénomène déclencheur qui s’en est suivi pour la suite, et à tous niveaux.
La leçon : refuser une si belle opportunité, surtout avant les évènements contestataires de mai 68, fut pour moi, déjà, les clefs d’ouverture pour de futures propositions plus que positives, et j’oserais dire, des prémices d’une certaine réussite à 21 ans.
Chapitres précédents :
- Michel Cavard : Journaliste Radio et Auteur [Part 1/14]
- Michel Cavard : Jardin secret [Part 2/14]
- Michel Cavard : L’Enfance [Part 3/14]
- Michel Cavard : Les Années Lycée [Part 4/14]
Crédit photo : Michel Cavard
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