Quand la fiction guérit : Kevin publie Journal d’un libraire qui ne croyait plus aux histoires

Quand la fiction guérit : Kevin publie Journal d’un libraire qui ne croyait plus aux histoires

Kevin, Lecathelinais, libraire depuis quinze ans à BD Flash, présente son premier roman « Journal d’un libraire qui ne croyait plus aux histoires. » Mais ce n’est pas un débutant en littérature puisqu’il propose depuis 2006 des histoires sur internet sous le pseudonyme « Le libraire se cache ». Après avoir tenu un blog, il a migré sur les réseaux sociaux et n’a jamais cherché à être publié. Le hasard a voulu que son éditrice chez J’ai lu ait apprécié certaines de ses anecdotes sur la toile, le ton lui a plu, et elle lui a demandé s’il n’avait pas matière à réaliser un format plus long.

« J’avais une vague idée dans un coin de ma tête. Avoir un éditeur qui vous soutient avant même d’écrire et de chercher une maison d’édition, c’est une chance rare. 

J’ai mélangé dans ce roman, ma vie de libraire, mon expérience et ma vie personnelles. C’est l’histoire d’un homme qui ouvre une librairie dans un village alors qu’il est fâché avec la fiction. À vrai dire, il aurait préféré ne plus jamais avoir affaire à un livre. Mais quand il s’est retrouvé malgré lui avec des centaines d’ouvrages sur les bras, il s’est juré de les vendre jusqu’au dernier. Le plus vite sera le mieux. Son plan repose sur de vieux carnets, un peu d’improvisation et le moins d’interactions sociales possible.

« Un traumatisme léger » durant son enfance explique cette aversion pour la fiction, on va donc remonter aux sources, et à sa relation avec sa mère, grande lectrice. Le rapport au livre de chacun est questionné dans mon roman.

Kevin reconnaît avoir rencontré certains personnages de son roman dans la librairie BD Flash. « C’est un vrai roman avec dramaturgie, trame et une résolution finale. Qu’est-ce qui porte le héros ? Qu’est-ce qui le pousse à changer ? C’est un peu un ouvrage feelgood mais sans romance. Je ne suis pas dans la niaiserie mais dans le positif. »

L’ouvrage est l’occasion pour lui d’évoquer sa vie professionnelle. « De par mon métier, qui est formidable, je suis attaché à la proximité, inutile de chercher à concurrencer Amazon. On a la chance en France d’avoir le prix unique du livre qui nous protège. Il faut donner envie aux gens de revenir. »

Quant à cette séance de dédicace organisée avec Coco, pour la sortie de son dernier ouvrage « Signé Coco », elle est liée à l’amitié tissée entre le libraire et de la dessinatrice.

« J’ai un lien amical avec Coco que j’ai rencontrée lors du festival d’Angoulême où nous étions membres du jury tous deux, nous avons sympathisé. L’image que je m’étais faite d’elle est différente de la réalité. Notre amitié a perduré au-delà du festival. »

Propos recueillis par Françoise Boyer pour Grand Sud-Ouest Parisien – News

Crédit photo : Jean-Pierre Morvan 🔗